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Page:Nerval - Élégies nationales et Satires politiques, 1827.djvu/92

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Les imposteurs sacrés, qui vivent de ton culte,
Te prodiguent sans cesse et l’outrage et l’insulte;
Ils font de ton empire un éternel enfer,
Te peignent, gouvernant de tes mains souveraines
Un stupide ramas de machines humaines,
Avec une verge de fer.

À te voir de plus près en vain il veut prétendre,
Le sage déraisonne en croyant te comprendre,
Et, d’après lui seul te créant,
En vain sur une base, il t’élève, il te hausse : ─
Mais son être parfait n’est qu’un homme étonnant,
Et son Jupiter un colosse.
 
Brûlant de te connaitre, ô divin créateur !
J’analysai souvent les cultes de la terre,
Et je ne vis partout que mensonge et chimère :
Alors, abandonnant et le monde et l’erreur,
Et cherchant pour te voir une source plus pure,
J’ai demandé ton nom à toute la nature,
Et j’ai trouvé ton culte en consultant mon cœur.

Ah ! ta bonté sans doute approuva mon hommage,