Page:Nerval - Choix des poésies de Ronsard, 1830.djvu/332

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Que le neveu d’Atlas les ait mis sur la lyre,
Qu’en l’antre Thespéan on ait daigné les lire,
Qu’ils tiennent du sçavoir de l’antique leçon,
Et qu’ils soient imprimez des mains de Pâtisson ;
Si quelqu’un les regarde, et ne leur sert d’obstacle,
Estime i mon ami, que c’est un grand miracle.
L’on a beau faire bien, et semer ses esçrits
De civette, bainjoin, de musc, et d’ambre gris ;
Qu’ils soient pleins, relevez, et graves à l’oreille ;
Qu’ils facent sourciller les doctes &i merveille »
Ne pense, pou ? ceU, est7re estimé moins foi,
Et sans argent comptant qu’on te preste UUUQQI,
Ny qu’on n’estime plus (humeur extravagante ! )
Un gros asne pourveu de mille escus de rente. .
Encore quelques grands, afin de faire voir,
De Mécène rivaux, qu’ils aiment le sçavoir,
Nous voyent de bon œil, et tenant une gaule,
Ainsi qu’à leurs chevaux nous en flattent l’espaule,
Avecquésbonne mine, et d’un langage doux
Nous disent souriant : Eh bien, que faictes-vous ?
Avez-vous point sur vous quelque chanson nouvelle ?
J’en vis ces jours passez de vous une si belle,
Que c’est pour en mourir : hai ma foi, je vois bien
Que vous ne m’aimez plus, vous ne me donnez rien.