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Page:Nettement - Histoire de la littérature française sous la restauration 1814-1830, tome 1.djvu/403

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sure des libertés qu’ils ne pourraient accorder sans danger, ni refuser sans discrédit moral, quand ils viendraient à gouverner sous l’empire du même principe. La même chose arriva pour le principe de l’omnipotence des majorités parlementaires. Dans un pays aussi nouveau que la France, nous ne dirons pas pour les institutions représentatives, elles y ont toujours existé en germe, mais pour la forme parlementaire empruntée à la constitution britannique, il était nécessaire d’observer la plus grande prudence dans l’acclimatement de cette forme de gouvernement. Il aurait fallu, en attendant que les classes politiques qu’on voulait former eussent acquis cette modération d’esprit, cette tenue, cette patience, ce respect du droit partout où il se trouve, fruits tardifs de l’expérience, éviter de laisser voir que la royauté, qui, par son principe de stabilité, était la base de l’édifice constitutionnel tout entier, pouvait être forcée dans sa prérogative. Par la fatalité des situations prises au début de la restauration, c’était l’école catholique et monarchique qui se trouvait amenée à renverser le premier ministère du choix de la royauté, et à inaugurer ainsi, par la plume de ses publicistes comme par la voix de ses orateurs, cette redoutable prérogative parlementaire qu’elle devait plus tard rencontrer sur son passage, quand elle occuperait elle-même le gouvernement. Ainsi, l’école de l’autorité accréditait la première, dans la sphère des idées comme dans celle des faits, la liberté de la presse, dans son acception la plus éten-