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Page:Nichault - Anatole.djvu/103

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cia sèchement de l’intention qu’elle avait de la ramener dans son appartement pour lui donner ses soins ; elle prétendit n’avoir besoin de ceux de personne, et prit le bras de M. d’Émerange, qui lui offrit de la reconduire. Les amis qu’avait amenés madame de Nangis, troublés par cet événement, prirent congé de Valentine, sans qu’elle y fit attention. L’oreille encore frappée des derniers mots de sa belle-sœur, et le cœur oppressé du refus qu’elle avait fait de ses soins, elle sentit ses yeux se remplir de larmes, et s’affligea d’un procédé dont elle craignit de deviner la cause. L’arrivée d’Isaure la tira de sa triste rêverie.

— Eh mon Dieu ! qu’est-ce donc qui se passe, s’écria la petite, en embrassant Valentine. Quoi ! vous pleurez ! Est-ce que maman vous a grondée aussi ?

— Non, mon enfant, mais je l’ai vue souffrir, et cela m’a fait de la peine.

— Elle a été malade, n’est-il pas vrai ? Mademoiselle Cécile nous l’avait bien dit.

— Cela n’est pas inquiétant, elle est beaucoup mieux maintenant.

— Ah ! je le sais bien, puisque j’ai été la voir tout à l’heure. Mais elle était si en colère contre M. d’Émerange, qu’elle m’a renvoyée en disant à ma bonne de me coucher tout de suite ; cependant il n’est pas encore neuf heures. Aussi j’ai demandé à venir passer un petit moment avec vous. Savez-