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Page:Nichault - Anatole.djvu/186

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en route ; Antoinette venait à chaque instant demander s’il était nécessaire d’emporter telle robe où tel chapeau et mademoiselle Cécile s’empressait de lui répondre :

— Cela est très-inutile, puisque madame ne doit rester que huit jours à la campagne.

Cette réponse fit soupirer Valentine, et la replongea dans une triste rêverie dont elle sortit tout à coup en se sentant presser par les bras d’un enfant qui l’accablait de ses caresses.

— Quoi, dit-elle, en embrassant Isaure, déjà levée chère petite ! le bruit qu’on a fait dans la cour t’aura sans doute réveillée ?

— Oh ! non, ma tante, reprit l’enfant ; je savais que vous deviez partir de bonne heure ; j’étais déjà couchée depuis longtemps, lorsque mademoiselle Cécile est venue le dire hier soir à ma bonne : elles me croyaient endormie, et j’ai entendu tout ce qu’elles ont dit. Quand j’ai su que j’allais rester huit jours entiers sans voir ma bonne tante, j’ai voulu l’embrasser avant son départ. Mademoiselle Cécile avait souvent répété que les chevaux étaient commandés pour sept heures ; je me suis dit : En comptant toutes les heures qui sonneront à la pendule, je me réveillerai à temps. En effet, j’avais si peur de me lever trop tard, que j’ai très-peu dormi. Quand j’ai entendu du bruit dans la maison, je me suis habillée tout doucement, et je suis vite accourue ici.

— Chère enfant, dit Valentine, en la baignant de ses larmes !