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Page:Nichault - Anatole.djvu/191

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cherches pour le découvrir. Joignez-vous à moi pour ordonner à Anatole de s’y soustraire en s’éloignant de vous. Il est persuadé que sa lettre n’est tombée qu’entre les mains de votre frère, et ne soupçonne pas que M. d’Émerange en ait eu connaissance. Profitons de son erreur pour lui demander au nom de votre repos un sacrifice que les peines qu’il vous cause vous donnent bien le droit d’exiger. Surtout plus de lettres, vous en voyez le danger. Il n’est point de secret qui y résiste. Fiez-vous à mon amitié du soin de dissiper ses inquiétudes sur votre sort. Calmez les agitations qui tourmentent votre âme, et laissez-lui croire en partant que son absence est le prix de votre bonheur.

— Disposez de moi, reprit en soupirant Valentine, je souscris d’avance à tout ce que votre sage bonté imaginera pour nous épargner de nouveaux malheurs. Mais je n’ai plus le courage qui soutient la volonté ; ordonnez pour moi.

L’émotion de Valentine l’empêcha d’en dire davantage ; elle sortit précipitamment pour cacher l’excès de sa faiblesse, et s’enfuit dans un des bosquets du jardin que le printemps commençait à parer, et là, sans s’apercevoir des bienfaits d’une saison charmante, Valentine s’écriait en pleurant :

— Il faut donc que je renonce à tout dans la nature !