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bon effet qu’elle produit sur sa mère, qui prend un air riant, l’embrasse et la renvoie.

La comtesse, rassurée par cette première épreuve, en médite encore d’autres pour se convaincre de ce qu’elle désire. Mais elle sent avant tout la nécessité d’éloigner une rivale dont la perte peut seule assurer sa tranquillité. Son esprit ne rêve plus qu’aux moyens d’abuser de la confiance de son mari pour servir sa jalousie. Déjà elle se réjouit des succès que lui promet sa supériorité dans l’art de tromper, sans se douter que pendant ce temps elle est dupe elle-même des erreurs de son imagination, des serments d’un perfide et de la petite ruse d’une enfant.



XXXIV


Les vœux de madame de Nangis ne furent que trop tôt remplis. Son mari, convaincu par l’évidence des preuves qu’elle lui donne contre Valentine, avoue que la conduite de sa sœur ne mérite plus d’indulgence, et c’est presque sous la dictée de la comtesse, qu’il écrit à madame de Saverny la lettre qui doit lui fermer pour jamais l’entrée de sa maison. La rupture bien constatée, madame de Nangis ne songe plus qu’à la publier dans le monde avec tous les détails qui doivent justifier la sévérité de son mari et perdre la réputation de Valentine. En