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Page:Nichault - Anatole.djvu/65

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et, sans se rendre compte des motifs qui la retenaient, elle résolut de n’en parler à personne.

Peu de jours après l’entretien du commandeur, mademoiselle Cécile vint annoncer à sa maîtresse que ce pauvre Saint-Jean, à qui madame la marquise avait bien voulu promettre sa protection, venait la réclamer. On dit à mademoiselle Cécile de le laisser entrer ; et Saint-Jean après avoir longuement parlé de sa reconnaissance, apprit à Valentine qu’il trouvait à se placer, mais que son nouveau maître exigeait un mot de recommandation de la main de madame de Saverny.

— Vous vous trompez, Saint-Jean, dit la marquise, c’est sûrement de la recommandation de ma belle-sœur dont on vous a parlé, et je m’engage à vous la faire obtenir.

— J’en demande bien pardon à madame, reprit Saint-Jean, mais je ne puis me tromper, car ayant bien pensé qu’on ne pouvait me demander un certificat que des maîtres que j’avais servis, j’ai nommé madame la comtesse de Nangis ; mais on m’a répondu qu’il était inutile de prendre des informations auprès d’elle, et que je ne serais reçu que sur un mot de recommandation de madame la marquise de Saverny.

— Voilà un singulier caprice ! Comment nommez-vous ce monsieur, si confiant dans mes recommandations ?

— Je ne sais pas son nom, madame.

— Mais vous l’avez vu ?