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Page:Nichault - Laure d Estell.djvu/190

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mier mot de madame de Gercourt, quand elle a vu mon désespoir, a été celui-ci :

— J’avais bien prévu qu’en élevant votre enfant à la Jean-Jacques, il lui arriverait quelque malheur.

Comment trouves-tu ce trait de sentiment ? Il vaut tous ceux qu’on cite dans ce genre.

Adieu, ma Juliette, je ne quitterai pas Savinie avant l’entier rétablissement d’Emma, (et tu vas sourire) avant le retour de James.



XXXIX


Il a voulu entreprendre le voyage, dis-tu, et tu lui as fait promettre d’aller à petites journées ; j’ai bien peur qu’il ne tienne pas sa parole, et que son empressement ne lui fasse commettre une imprudence. Je ne lui aurais pas pardonné de partir sans aller voir ta famille, mais j’ai trouvé sa visite à l’ambassadeur fort inutile. Il en avait reçu les plus grandes marques d’intérêt, et je conviens qu’il lui devait un souvenir ; mais était-il bien nécessaire de passer deux heures dans un grand cercle, de se faire remarquer par trente femmes aux yeux desquelles un jeune homme blessé paraît toujours si intéressant ! Madame de L***