Page:Nichault - Le Mari confident.pdf/139

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— Quoi ! tu as l’idée qu’il aimerait…

— Pardine, est-ce qu’on est maître de ça ? On est là tous les jours près d’une madona belle comme celle de San-Piétro, à Rome. On l’adore, c’est dans l’ordre.

— Oui, mais ce qui n’est pas si simple, c’est que la madone vivante supporte patiemment les adorations du pécheur.

— Elle ne les voit pas peut-être.

— C’est ce que tu ne devrais pas ignorer, car cette connaissance doit naturellement apporter quelques changements dans les manières de ta maîtresse envers M. Fresneval.

— Ah ! c’est donc pour cela que je lui ai trouvé ce matin un air presque joyeux.

— À qui ? demanda vivement Adalbert.

— À M. Édouard.

— Quoi ! il t’aurait parlé de…

— Lui, parler ; ah ! vous le connaissez bien vraiment, est-ce qu’il dit jamais une parole ? cela n’empêche pas, tout de même, de savoir ce qu’il pense.

— Eh bien ! de quoi t’a-t-il paru si content ?

— Des compliments que Madame lui a faits à propos de ce tableau qu’il a acheté pour elle ; on aurait dit que c’était lui qui l’avait peint. Elle van-