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Page:Nichault - Le Mari confident.pdf/142

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rendre au théâtre. Il y est venu tout ces jours-ci. Madame n’étant point sortie de chez elle, il s’est dispensé d’aller se planter dans l’endroit où le carrosse de la comtesse doit passer. Il n’est pas moins exact à se trouver à l’église chaque fois qu’elle y va prier. Ah ! c’est un vrai fidèle !

— Mais il est impossible que tant d’affectation à se trouver partout où il peut l’apercevoir, ne frappe point Clo… ta maîtresse, dit Adalbert en se reprenant aussitôt, et si elle voyait sans plaisir toutes ces simagrées, il les cesserait bientôt.

— Ma foi, je commence à le croire, d’abord parce que Madame l’ayant fait questionner par mademoiselle Augustine, sur le cadeau qu’elle voulait lui donner en manière de bona mancia pour le récompenser de l’excellent marché qu’il lui avait fait faire. M. Édouard a répondu que si la comtesse daignait lui permettre de faire copier le fameux tableau par un jeune élève de l’académie de Rome, qui se trouve en ce moment à Naples, il regarderait cette faveur comme le plus beau présent qu’elle pût lui donner.

— Et cette permission ?…

— Lui a été accordée sans la moindre difficulté.

— Malgré la ressemblance qui frappe tout le monde ?