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Page:Nichault - Le Mari confident.pdf/171

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pitié, surtout depuis qu’Adalbert a refusé de la recevoir, elle est là dans sa voiture, à la porte du malade, guettant tous ceux qui sortent de chez lui, les interrogeant, cherchant à lire sur leur front abattu, dans leurs yeux plus ou moins attristés, ce qui leur reste d’espérance.

— Et pourquoi la laisse-t-on se désoler ainsi loin de celui qu’elle pleure ?

— Le docteur prétend que la moindre émotion pouvant être funeste au malade, il faut avant tout lui en éviter, et ne pas laisser approcher de lui les personnes dont l’inquiétude visible pourrait l’éclairer sur son état ; c’était proscrire la princesse dont le visage est sans cesse inondé de larmes.

— Mais qui donc le soigne ? demanda Clotilde d’une voix oppressée.

— Son valet de chambre, brave garçon très-intelligent, très-dévoué, et puis la mère du concierge de l’ambassade ; mais ces pauvres gens sont si fatigués du service qu’ils font jour et nuit, qu’on va leur adjoindre une sœur de charité ; c’est le cardinal Belmonte, l’ami d’Adalbert, qui s’est chargé de la demander à la supérieure des dames de la Miséricorde et de nous l’envoyer ce soir. Elle aura pour tout emploi de veiller le malade pendant son sommeil et d’aller prévenir de son