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Page:Nichault - Le Mari confident.pdf/175

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— Oui, je souffre le martyre ! s’écria Clotilde en tombant à genoux ; j’ai besoin de secours, je n’ai plus de mère, j’ai besoin de confier à un bon cœur les tortures du mien, il me faut une protection, un guide, une voix qui m’ordonne au nom de Dieu ce que je dois faire. Vous qu’il a douée de tant de vertus, de sagesse, vous qui n’habitez la terre que pour le faire aimer, aidez-moi à fléchir sa colère, à deviner sa volonté dans les différents projets qu’il m’inspire ; ils tiennent à la fois de la haine, de l’amour, de la terreur, du délire ; je sens que je perds tout avec sa vie, et pourtant elle est à une autre ! Je le vois sans cesse près de cette femme déhontée, lui prodiguer des soins qui n’appartiennent qu’à moi, c’est elle qui recevra son dernier soupir, ou qui verra son premier sourire en revenant à l’existence. Mais, non ! le ciel ne souffrira pas tant d’injustices, je le verrai, n’est-ce pas ? Il saura que je lui pardonne, et c’est à vous que je devrai de pouvoir parvenir jusqu’à lui.

Voyant à quel point ces discours paraissaient inintelligibles à la mère Santa-Valentina, Clotilde lui en donna l’explication dans le récit complet de tous les événements qui l’avaient amenée dans l’étrange situation où elle se trouvait.

Confier ses peines à une âme généreuse, à un