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Page:Nichault - Le Mari confident.pdf/189

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languissant dont il donnait ses ordres, qu’il n’employait les ressources de son art que par pure conscience et sans nul espoir de succès.

Dans la violence de l’accès, en proie au plus affreux délire, Adalbert criait sans cesse : Je veux la voir… elle est là… j’en suis sûr… je le sens à ma joie… laissez-la venir ou je vous tue ! » Et, s’armant de son flacon de sel, il voulait le jeter à la tête du docteur.

— Puisqu’il la désire avec tant de rage, dit ce dernier, il faut essayer de l’effet de sa présence, peut-être en obtiendrons-nous quelques moments de calme dont nous profiterons pour le saigner de nouveau. Faites entrer la princesse ; mais recommandez-lui bien de contenir son émotion, point de cris, point de larmes, et s’il se peut un visage souriant ; dites-lui qu’il y va de la vie du malade.

Avoir recours à ce moyen extrême, c’était prouver le peu de confiance du docteur pour tous ceux qu’il avait employés. Il n’avait point hésité à reconnaître la princesse Ercolante, dans la femme qu’Adalbert appelait de tous ses vœux. Elle seule était aimée, d’elle seule on attendait quelqu’adoucissement aux douleurs du mourant, et la malheureuse Clotilde, dont chaque battement du cœur suivait les convulsions du malade, dont la