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Page:Nichault - Le Mari confident.pdf/207

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Il saisit cette occasion pour se mettre en rapport avec M. Fresneval, dont le caractère fier et discret, lui inspirait une curiosité malveillante qu’il voulait satisfaire. Pour arriver à ce but, il se décida à se faire écrire chez Édouard avant d’aller l’aider à choisir son costume ; car M. de Bois-Verdun était de ces hommes chez lesquels l’éducation domine les sentiments, et que la haine la plus féroce n’empêche pas d’être polis avec leurs ennemis. Il n’en faut rien conclure contre l’énergie de ses passions ; il en est du savoir-vivre chez les hommes distingués, comme de la pudeur chez les femmes qui se tuent ; en s’inquiétant, pour dernière pensée, de tomber morte décemment, elles n’en ont pas moins eu le courage de préférer l’honneur à la vie.



XXII


M. Fresneval, flatté de la démarche du comte et se doutant qu’elle avait dû lui coûter beaucoup, voulut y répondre par une politesse non moins