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Page:Nichault - Le Mari confident.pdf/21

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quelque chance d’échapper au malheureux sort de la plupart des maris, c’était bien certainement dans le choix d’une femme modeste, n’ayant encore aucune idée des travers, des ruses et des plaisirs du monde, et toute disposée à se laisser gouverner par un mari aimable.

Cette considération, et plus encore l’idée, qu’affranchi par le mariage, il pourrait se consacrer à des travaux sérieux, soit pour entrer dans la diplomatie ou dans l’armée, soit pour arriver à la députation, déterminèrent Adalbert à céder aux avis de son père.

L’entrevue eut lieu à la satisfaction des deux fiancés, qui se trouvèrent réciproquement fort beaux, mais que l’embarras de leur situation rendit fort gauches, Clotilde surtout, stupéfiée par ces paroles de son père :

— Mets ta plus belle robe, ta plus jolie guirlande, car l’on te présentera ce soir celui que tu dois épouser.

Le trouble que cette nouvelle avait jeté dans l’esprit de la jeune fille la rendait si confuse, qu’elle perdait toute sa grâce ; il lui semblait impossible de plaire par ordre ; quant à aimer par devoir, elle n’en avait pas même l’idée, elle éprouvait cette terreur de l’inconnu si contraire à tout épanche-