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Page:Nichault - Le Mari confident.pdf/238

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discrétion on s’engagea d’avance à le lui accorder.

Alors, s’adressant à César, le jeune poëte lui demanda la permission d’embrasser la belle Calpurnie.

À cette proposition imprévue, Adalbert fit un mouvement involontaire qui pouvait s’interpréter par un refus ; mais, réprimant aussitôt sa première répulsion, il répondit :

— En votant avec vous la récompense due au poète que nous venons de couronner, j’ai abjuré tous les droits de César sur la belle Calpurnie ; c’est à elle à disposer de la faveur qui doit servir de prix.

Cette phrase n’était pas achevée, que déjà l’amoureux Horace, doublement enivré par l’éclat du festin, les vins de Chypre et de Lesbos, le bruit des applaudissements et surtout par le bonheur de les obtenir en présence de Clotilde, s’était précipité à ses genoux, et déposait sur son bras d’albâtre un baiser brûlant.

— Ah ! c’est ainsi, dit-elle un peu confuse, que vous attendez ma permission ?

— Vous ne me l’auriez pas donnée, répondit Alfred, et je vous ai épargné une mauvaise action. Ah ! ne vous en repentez pus ; qui sait ce que le