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Page:Nichault - Le Mari confident.pdf/249

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On n’arrive pas à une telle hauteur dans une science quelconque, sans passer par de profondes études, sans se maintenir à la recherche de tout ce qui peut fixer les doutes, éclairer l’opinion et multiplier les expériences ; aussi, le zèle de M. de Grandménil redoublait-il à l’aspect d’un inconnu ou d’un de ces mystères que le monde s’obstine à ne pas deviner, comptant sur l’indiscrétion d’un bavard pour le lui révéler.

Avec ce besoin de ne rester étranger à aucune personne marquante, à aucune favorite de la mode, on trouvera bien simple la surprise de M. de Grandménil en voyant toute la cour de Naples en admiration devant une jeune Française dont il n’avait jamais entendu parler.

— Tu la crois née à Paris ? dit-il à son ami en profitant d’un entr’acte ; cela me semble impossible : une femme de cette beauté-là, de ces manières nobles et gracieuses qui trahissent les habitudes d’un certain monde, n’aurait pu y paraître sans y faire sensation, et je la connaîtrais.

— Elle vient, dit-on, tout droit de New-York, répondit il signor Belcampo ; elle n’a point encore produit son effet dans vos salons de Paris.

— N’importe, si c’était une femme bien née, on saurait par ses parents, par les amis de sa famille,