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Page:Nichault - Le Mari confident.pdf/269

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soupirs et de mots sans suite. Enfin, cédant à une résolution spontanée, Clotilde dit :

— Oui, je peux me fier à vous, Joséphine, j’ai déjà reçu des preuves de votre dévouement, j’en demande une nouvelle.

— Ah ! Madame est bien sûre de mon zèle et s’il faut…

— Ne me questionnez pas et faites aveuglément tout ce que je vous commanderai. Avant de m’habiller, vous avez encore le temps d’aller m’acheter à Santa-Lucia, deux jupes, deux fichus d’indienne et deux de ces longues capes noires que mettent ici les femmes du peuple ; enfin les gros souliers, les bijoux d’argent qui parent d’ordinaire les femmes de pêcheurs. Puis vous vous rendrez sur le port, vous ferez prix avec le maître d’une barque, pour vous conduire demain, à la pointe du jour, avec votre sœur, à Portici. Voici de l’argent, n’épargnez rien pour que tout soit prêt à l’heure indiquée.

Joséphine obéit sans se permettre la moindre réflexion, et revint bientôt munie des objets que désirait sa maîtresse et de l’accord fait entre elle et le pêcheur le plus renommé du port.

Si Clotilde avait été moins tristement préoccupée, elle n’aurait pu s’empêcher de sourire à la vue de