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Page:Nichault - Le Mari confident.pdf/297

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Bruyères, elle est ici… sous la protection de l’ambassade de France, et nous ne pouvons souffrir qu’on l’insulte impunément.

— Ah ! c’est uniquement le soin de sa réputation qui vous anime à ce point ? dit la princesse avec une ironie amère, c’est pour l’honneur du nom français que vous prenez si chaudement son parti, il ne se mêle à ce beau don quichottisme nul intérêt pour sa personne… Eh bien ! tant mieux, vous en supporterez avec d’autant plus de courage ce qui l’attend.

— Que voulez-vous dire ? s’écria Adalbert en frémissant.

— Je veux dire que vous n’êtes pas le seul que la passion bourgeoise de cette belle dame met au désespoir, et que tous ses adorateurs ne sont pas si généreux que vous ; j’en connais dont la vengeance sera cruelle.

— Malheureuse ! serait-il possible ?… vous oseriez ?…

Et, frappé d’un horrible soupçon. Adalbert s’empare du bras de la princesse, comme pour l’empêcher de commettre un crime. Le souvenir de ceux que la jalousie enfante chaque jour sous ce climat brûlant, la glace de terreur ; il voudrait étouffer sa pensée de peur de la communiquer ; il sait que