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Page:Nichault - Le Mari confident.pdf/313

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— C’est M. le marquis de Bois-Verdun !

À ce nom, la princesse fait un mouvement d’effroi. Puis, se frottant les yeux comme si elle sortait d’un songe :

— Que dis-tu ? demanda-t-elle à Géraldina.

— Je dis que M. de Bois-Verdun descend de cheval et fait demander si Madame est visible.

— Oui… cours… dis que je veux lui parler.

Puis, lorsque la princesse se vit seule, elle ajouta :

— Est-ce un adieu qu’il vient… oh ! non… c’est pour mieux assurer sa trahison… sa fuite, qu’il vient me voir… qu’il vient rire en secret de ma sécurité. Ah ! sainte patronne ! donne-moi la force de lui cacher ma rage ! Répands sur mon visage le calme qui doit encourager sa perfidie. Que chaque mot de lui m’en donne une nouvelle preuve. Que je la lise sur son front soucieux, dans ses regards inquiets, sur ses lèvres tristement souriantes, dans ses paroles froidement passionnées. Que je savoure l’affreux plaisir de le confondre, avant de savourer celui de le voir pâlir aux premiers mots qui lui révéleront ma vengeance.

L’entrée d’Adalbert interrompit ce monologue, qui avait suffi pour ranimer l’esprit abattu de la princesse. Malheureusement, Adalbert se présen-