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Page:Nichault - Le Mari confident.pdf/59

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En parlant ainsi, elle éprouva un malaise tel qu’elle demanda la permission de se retirer.

La marquise d’Almédarès, effrayée de la pâleur de Clotilde, voulut l’accompagner jusque chez elle. Ses soins ne furent pas inutiles, car dès que madame des Bruyères ne fut plus soutenue par la présence d’Adalbert, elle se trouva mal au point de perdre connaissance, il fallut la transporter dans son appartement ; le repos du lit lui rendit un peu de calme. Elle se dit beaucoup mieux qu’elle ne l’était effectivement pour empêcher la marquise de la veiller toute la nuit.

Lorsqu’elle fut seule et livrée aux différentes réflexions que devait lui inspirer l’événement de la veille, elle s’excita de nouveau au courage, à la résolution de supporter bravement les inconvénients d’une situation qu’elle n’avait pas choisie ; mais chaque bonne raison qu’elle trouvait pour ne pas fléchir, était accompagnée d’une tout aussi bonne raison pour laisser le champ libre à l’homme dont elle avait trop à se plaindre pour n’en pas redouter encore quelque mauvais procédé.

Le jour la surprit dans ses calculs interminables, et il était déjà tard, lorsqu’ayant sonné sa femme de chambre, celle-ci entra une lettre à la main.