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Page:Nichault - Le Mari confident.pdf/64

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— Je ne le sais pas ; mais ils paraissaient très-décidés à garder cet espoir, lorsqu’ils ont découvert une petite passion domestique, toute modeste, toute discrète, qui pourrait bien expliquer les rigueurs de la dame.

— Ah ! ah ! dit Adalbert en pâlissant et d’un ton grivois. Ces vertus de haut parage aiment souvent à déroger.

— Il n’est pas sûr qu’elle en soit à ce point d’humilité ; mais elle a ramené d’Amérique un certain gérant de ses propriétés, jeune et assez bien tourné, qui en est amoureux fou. Les uns prétendent qu’elle ne s’en aperçoit pas, les autres assurent qu’elle est fort indulgente pour ce travers, et qu’après avoir confié sa fortune à ce M. Édouard Fresneval, elle pourra bien pousser la confiance encore plus loin.

— Jusqu’à l’épouser, peut-être ? dit avec un rire amer le comte.

— Elle a trop d’esprit pour faire une pareille sottise ; c’est déjà bien assez de laisser supposer une inclination si déplacée ; mais du reste je n’en suis pas fâché, l’accueil qu’elle fait à cet amour bourgeois donne à penser qu’elle ne serait pas sans pitié pour une passion de meilleure compagnie, et cela m’encourage ; car tu sauras que