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Page:Nichault - Le Mari confident.pdf/69

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pagne, comme s’il s’agissait de la découverte d’un grand secret d’État, et avant deux jours nous saurons le passé, le présent et peut-être un peu l’avenir de ces deux jolies femmes.

Adalbert trouva le projet hardi, mais il l’encouragea vivement, car il n’était pas moins curieux que Sosthène de savoir à quoi s’en tenir sur l’emploi que Clotilde faisait de sa liberté. Le désir de la rencontrer lui fit suivre son ambassadeur dans toutes les réunions, à la cour, à la ville, aux théâtres, aux promenades ; mais il se passa deux semaines entières sans que madame des Bruyères sortît de chez elle. Les instances de ses amies ne pouvaient parvenir à lui faire quitter sa retraite, lorsque la princesse Ercolante vint lui dire, un jour, qu’elle avait d’autant plus tort de fuir la société de Naples, que l’arrivée de l’ambassadeur de France y jetait beaucoup d’agrément.

— D’abord parce que lui-même est un homme d’esprit, d’une conversation brillante, et qu’il a, dit-elle, pour attachés à son ambassade les jeunes gens les plus aimables ; il en est un surtout qui m’a frappée par son beau visage et ses manières distinguées. Vous qui trouvez les miennes trop franches, trop vives, vous êtes surprise de me voir si bien apprécier celles de vos élégants diplo-