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Page:Nichault - Le Mari confident.pdf/93

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— Je voudrais, Madame, pouvoir m’avouer complice d’un si noble crime, répondit Édouard, je m’en trouverais aussi fier que d’être l’instrument de vos bienfaits ; mais je n’ai pas cet honneur, et je ne soupçonne même pas qui peut vous disputer le bonheur de secourir cette pauvre famille… Je n’ai jamais rencontré personne chez elle… Je n’ai confié, à qui que ce soit, la douce émotion qui m’enivrait à la vue des transports de reconnaissance de ces malheureux, qu’un message de vous rendait à la vie. Seulement, la dernière fois que je leur ai porté ce dont m’avait chargé madame la comtesse, j’ai reconnu à quelque distance de la porte du charpentier, le valet de chambre du marquis de Tourbelle, il s’est caché dans une allée aussitôt qu’il m’a aperçu. Ce même valet de chambre vient souvent à l’hôtel voir mademoiselle Augustine, et j’ai dans l’idée qu’il lui est ordonné par son maître de savoir ce qui se passe chez madame la comtesse.

— Quoi ! vous pensez ?… ah ! si j’en étais sûre, je le ferais mettre à la porte… Mais au fait… je n’ai rien à craindre de sa curiosité… Il s’ennuiera bientôt de la vie monotone qu’il doit raconter, la mienne offre si peu d’intérêt… Oui… c’est cela, Augustine aura bavardé sur la robe qu’elle vient