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Page:Nichault - Le Mari confident.pdf/98

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trompé, celui que la conduite de sa femme condamne à la privation éternelle du bonheur intérieur, des joies de la famille ; celui qui se voit réduit à l’isolement, à une existence toute personnelle, sans avenir, sans ambition pour ce qu’il aime. Ah ! croyez-moi ! celui-là, seul, mérite votre pitié, car tout lui est refusé, jusqu’aux douceurs du pardon ; la honte est là pour lui interdire la clémence.

Cette sortie véhémente blessa sensiblement Clotilde. Tant d’injustice la révolta, et la crainte de laisser deviner, à l’émotion de sa voix, l’indignation qu’elle éprouvait, lui donna seule la force de garder le silence.

En effet, cet excès de dureté ne pouvait s’expliquer que par l’entretien qui avait eu lieu le matin même entre Adalbert et son ami, et dont Clotilde ne pouvait se douter.