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Page:Nichault - Le Moqueur amoureux.djvu/131

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M. Ribet voulut accompagner le marquis et Rodolphe dans cette visite ; il avait préparé un certain nombre de phrases sur l’honneur d’une alliance dont il sentait tout le prix, l’avantage qui résulterait pour sa fille d’être présentée à la cour par la charmante duchesse qui en faisait l’ornement, et plusieurs flatteries aussi délicates qui firent sourire Mathilde malgré elle en pensant au parti qu’en pourrait tirer la gaieté d’Albéric. Enfin, la communication faite, le marquis pria sa belle-sœur de vouloir bien se charger du soin de la corbeille. Son bon goût reconnu, ajouta-t-il, en doublerait le prix.

Mathilde aurait pu se dispenser de prendre cette peine en témoignant quelque humeur sur la manière dont on avait agi envers elle dans cette circonstance ; mais elle dédaignait avec raison ces petits ressentiments pour les petites offenses, qui n’ont d’autre effet que de satisfaire la malignité de ceux qui aiment à contrarier ; et sa générosité naturelle ne lui permit pas de se refuser à ce que l’on réclamait de sa complaisance.

Mathilde consacra plusieurs matinées à l’emplette des châles, des bijoux et des chiffons élégants qui devaient composer cette riche corbeille. Le soin de veiller à ce que les diamants fussent montés avec goût la ramenait souvent chez notre plus fameux joaillier ; elle avait déjà acheté tous les bijoux de fantaisie, lorsque M. F… lui montra une chaîne émaillée qu’il venait de