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Page:Nichault - Le Moqueur amoureux.djvu/162

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— Vous aurez mon bouquet, répondit-elle avec ce ton léger qui sert si bien à cacher l’embarras des femmes.

— J’accepte, reprit le maréchal, et si M. de Varèze m’en croit, nous ne rendrons rien de tout cela.

— Je m’en garderais bien, répondit Albéric, que la voix du maréchal rendait pour ainsi dire au monde.

— Et pourquoi cela ?

— Parce que madame me le pardonnerait, répliqua le comte d’un air triste.

— Ah ! cela n’est pas certain, dit Mathilde ; je tiens à tous les souvenirs de cette journée.

Puis, cherchant à dissimuler sa préoccupation en parlant d’autre chose, elle demanda au maréchal ce qu’il avait fait de son aide de camp, du colonel Andermont, et lui reprocha de lui avoir sans doute donné quelques ordres qui l’empêchaient de venir à cette fête.

— Puisque son absence est si vivement remarquée de vous, madame, je serais charmé de l’avoir provoquée ; mais je dois vous avouer que non-seulement je n’en suis pas la cause, mais que j’ai fait mille instances inutiles pour qu’il m’accompagnât ici. Il a prétendu que le bonheur du comte Rodolphe n’avait pas besoin de lui pour témoin, et qu’en général il avait pour les mariages d’apparat une antipathie invincible. Je l’ai blâmé dans son refus, maintenant je l’approuve. Il n’aurait pas su à quel point on peut désirer sa pré-