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Page:Nichault - Le Moqueur amoureux.djvu/282

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Et elle retombe dans les bras de celui qui la soutient.

Madame de Varignan redoute pour son amie l’effet d’une trop vive émotionnelle veut qu’on la livre à ses soins, que tous s’éloignent.

— Moi la quitter !… jamais, dit cette voix qui répond au cœur de Mathilde.

Le plus tendre regard répond à ce serment. Car les premiers mots de Mathilde sont pour l’ami qui n’ose l’approcher, et qu’elle entend s’accuser de l’état douloureux où il la revoit.

— Que je lui ai fait du mal, disait-il, en lui envoyant cette malheureuse lettre !

— Ah ! ne vous accusez pas, cher Maurice ; sans vous, je n’aurais pas su qu’il m’aime, dit Mathilde en montrant Albéric.

— Et moi donc ! madame la duchesse, dit Philippe, vous ne m’en voulez pas, je pense, d’avoir raconté tout à l’heure au colonel comme quoi j’avais échangé son gobelet pour cette montre. Par ma foi, quand il a appris notre rencontre au mont Saint-Bernard, et qu’il a vu ce chiffre, j’ai cru qu’il devenait fou.

» — Retournez au galop à l’auberge d’où nous venons, a-t-il crié aux postillons, dix louis si nous y arrivons avant son départ. Toi monte avec nous.

» Et me voila roulant dans cette calèche comme si le diable, m’emportait.

Ces mots expliquaient assez le retour d’Albéric et de