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Page:Nichault - Le Moqueur amoureux.djvu/31

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cepter la proposition de M. de Marigny, Isidore s’empressa de lui répondre qu’il se trouverait le lendemain à l’endroit désigné.

M. d’Erneville avait vu la résolution de son fils, il en était au désespoir. Laisser compromettre ainsi les jours d’un fils unique pour une cause aussi injuste, c’était à son avis une action coupable et qu’il fallait empêcher à tout prix. Mais comment y parvenir ? comment éclairer M. de Marigny ? La duchesse de Lisieux lui parut la seule personne dont l’esprit et la bonté pussent à la fois le guider et le servir dans cette circonstance ; il se rendit chez elle, au moment où elle montait en voiture pour aller voir une galerie de tableaux. Le fils du général Andermont lui donnait la main. Tous deux furent frappés de l’altération qui se peignait sur le visage du marquis d’Erneville, et lorsqu’il pria sa belle-sœur de rentrer un instant pour l’écouter, M. Andermont voulut discrètement se retirer ; mais M. d’Erneville le retint, comme pouvant mieux qu’un autre donner un conseil sur l’affaire qu’il venait communiquer, et peut-être aussi pensait-il que le plus sûr moyen de s’opposer à ce duel était de l’ébruiter.

Après leur avoir parlé du billet que son fils venait de recevoir, il demanda à la duchesse si ses relations d’amitié avec M. de Marigny ne lui permettaient pas de le désabuser.

— Ces relations, répondit-elle, datent de l’époque