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Page:Nichault - Le Moqueur amoureux.djvu/36

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comme un de ces étourdis qui se mêlent des affaires qui ne les regardent pas, et qu’il ne tienne aucun compte de tout ce qu’il pourra lui dire.

— Je vous affirme que personne n’oserait traiter aussi légèrement M. Andermont ; vous en pouvez juger vous-même par l’opinion que vous avez prise de lui à la première vue, et que l’obscurité de sa naissance ne peut vous avoir fait perdre entièrement : il jouit d’une considération très-méritée ; vous n’en douteriez pas, si vous aviez entendu ce que m’a dit de lui le maréchal de Lovano, le jour qu’il me l’a présenté.

— Mais n’est-il pas l’ami de M. de Varèze ?

— Oui, et c’est le seul tort qu’on lui connaisse.

— Enfin, dit le marquis en se levant, vous pensez que je dois être tranquille sur cette affaire, et je m’en fie à vous : s’il en résultait quelque malheur pour mon fils, vous savez dans quel désespoir serait sa malheureuse mère, et je suis certain que nulle démarche ne vous coûtera pour la mettre à l’abri d’un affreux événement.

Alors M. d’Erneville prit congé de sa belle-sœur, en la laissant, pour ainsi dire, responsable de tout ce qui arriverait.

Les préventions de madame de Lisieux contre M. de Varèze redoublèrent en apprenant le trouble qu’il jetait en ce moment dans sa famille. Elle se promit d’éviter tous rapports avec un homme si dangereux, et