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Page:Nichault - Le Moqueur amoureux.djvu/63

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vous ne m’écoutez pas, mon enfant, à quoi donc pensez-vous ?

— Pardon, ma tante, vous me disiez, je crois…

Et madame d’Ostange, sans quereller Mathilde sur sa distraction, lui répéta ce qu’elle n’avait entendu que par intervalle, en ajoutant :

— Le marquis a craint l’observation que vous lui feriez sans doute, sur ce que sa fierté aurait à souffrir d’une semblable alliance ; il s’est rappelé la chaleur qu’il met ordinairement à soutenir contre vous des principes tout opposés à ce qu’il réclame de vous aujourd’hui, et il a mieux aimé supporter ma pitié que la vôtre ; car de pareilles inconséquences ne méritent pas d’autre sentiment. Rien de si simple que de rechercher la fortune, mais du moins faut-il honorer ceux de qui on l’accepte.

— Je ferai ce que vous jugerez convenable, répondit Mathilde, heureuse de remettre à sa tante le soin de réfléchir sur une affaire d’un si faible intérêt pour toutes deux.

— Vraiment vous m’embarrassez, ma chère amie, je ne voudrais pas vous attirer l’ennui d’une vaine démarche auprès de gens que vous connaissez fort peu ; car, si je m’en souviens bien, vous ne les avez vus que le jour où le maréchal de Lovano vous a conduite à leur grande fête ?

— J’ai été depuis leur faire une visite, j’ai reçu la leur, et je leur ai poliment adressé la parole toutes