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Page:Nichault - Leonie de Montbreuse.djvu/150

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On aura beau mettre de ces petites scènes dans les opéras-comiques et les tourner en ridicule, il y a dans la reconnaissance des malheureux, et dans les témoignages des véritables affections de famille quelque chose de si touchant, qu’on ne voit jamais un bon père, un bon châtelain, fêté par ses enfants et ses vassaux sans être ému d’un spectacle aussi doux.

Au milieu de tout ce monde, M. de Montbreuse cherchait quelqu’un, et se retournait sans cesse du côté de la fenêtre qui donnait sur les avenues pour voir si l’on n’arrivait pas.

Le hasard, ou plutôt la curiosité m’avait placée en face de cette fenêtre ; la route était couverte des habitants des villages voisins qui se rendaient à la fête, mais pas une calèche, point d’homme à cheval, enfin point de visite.

Impatientée d’un oubli que je regardais comme une véritable injure pour mon père, je me mis à citer plusieurs traits de reconnaissance dont je venais d’être témoin de la part des pauvres gens que secourait M. de Montbreuse, et cela dans l’unique intention d’ajouter