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Page:Nichault - Leonie de Montbreuse.djvu/158

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mond sans avoir détruit le soupçon d’ingratitude dont il aurait eu le droit de m’accuser si je ne l’avais pas remercié de son aimable attention pour mon père. J’avais déjà commencé plusieurs phrases dans cette intention, mais, soit timidité ou crainte d’en trop dire, je n’en pouvais achever aucune.

D’ailleurs, je ne savais comment accorder son air si froidement poli avec la préoccupation qu’avait dû exiger un portrait de souvenir ; le moyen de retracer ainsi un être indifférent !

Cette réflexion me rendit le courage ; et lorsque M. de Clarencey m’offrit la main pour me reconduire à ma place, je lui dis :

— Vous avez trouvé le secret de m’empêcher d’accuser légèrement personne de ma vie, ce tort entraîne avec lui trop de regrets. Comment n’ai-je pas deviné que, loin de nous, vous vous occupiez de mon père ?

— Et de vous, reprit-il en s’éloignant brusquement de moi.

Ce mot dit avec une sorte d’amertume pénétra