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Page:Nichault - Leonie de Montbreuse.djvu/181

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Je vis Alfred assis à quelques pas de là ; je devinai qu’il y attendait le départ du docteur et des nouvelles de Suzette. Je le regardai de manière à lui bien prouver que je l’avais vu, et montai l’escalier du pavillon sans lui rien dire.

Aussitôt que Suzette m’aperçut, la pauvre enfant se mit à fondre en larmes et s’écria :

— Oh ! ma bonne maîtresse, vous me rendez la vie !

Son père ne lui en laissa pas dire davantage, et, s’approchant de moi, il me conjura d’user de l’ascendant que j’avais sur sa fille pour l’engager à prendre un peu de repos.

— Allons, ma chère petite, suivez les avis de ce joli docteur, dit M. Durocher en me montrant, puisque vous ne voulez pas écouter les miens. Nous ne pourrons rien obtenir de bon tant que vous vous maintiendrez dans une agitation pareille.

Je répondis au docteur de la docilité de Suzette, et je demandai à rester seule quelques moments avec elle. On nous laissa, et je rassurai cette pauvre fille, en lui apprenant que je savais la cause de ses chagrins,