Aller au contenu

Page:Nichault - Leonie de Montbreuse.djvu/185

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Edmond. Eh ! qui pourrait avoir l’idée de le troubler ? N’êtes-vous pas l’objet des plus tendres affections de tout ce qui vous entoure ? n’êtes-vous pas uniquement chérie du meilleur père… adorée d’un amant que le titre d’époux va bientôt…

Léonie. Adorée ! M. de Clarencey, je vous croyais mon ami, et vous cherchez à me tromper aussi !…

Edmond. Moi, vous tromper ! Ah ! Léonie, ah ! mademoiselle, n’injuriez pas le sentiment qui me rend le plus digne de votre amitié. Non, le ciel m’est témoin que je ne crois pas vous tromper, en vous assurant qu’Alfred n’aime que vous au monde…

Léonie. Trahit-on ce qu’on aime ?

Edmond. On ne le trahit pas, mais on se laisse entraîner, dans un moment d’égarement, à des torts que l’on voudrait réparer aux dépens de sa vie.

Léonie. De semblables torts sont irréparables, ils détruisent la confiance. Je sais qu’on y attache peu d’importance dans le monde, et qu’un homme peut impunément les afficher ; je sais aussi qu’il est du devoir des femmes de les supporter sans en murmu-