Aller au contenu

Page:Nichault - Leonie de Montbreuse.djvu/256

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Ce reproche alla droit au cœur d’Edmond, il s’en justifia avec plus d’esprit que de franchise, et finit par dire :

— Quand on est sûr d’être blâmé de tout le monde dans le parti qu’on veut prendre, il doit être permis d’en garder le secret.

En disant ces mots, Edmond me regarda d’un air qui semblait m’interroger, mais je n’étais pas en état de lui répondre ; occupée du soin de cacher le malaise que j’éprouvais, j’osais à peine lever les yeux.

Alfred, sans trop se l’avouer, était ravi de voir Edmond dans l’obligation où il se trouvait si souvent lui-même de soutenir une assez mauvaise cause ; partisan né de tous ceux que blâmait son oncle, il ne manqua pas cette occasion de défendre M. de Clarencey contre l’avis de chacun, en déclamant avec chaleur sur les préjugés de la société, et sur le courage que devait montrer un homme à braver parfois leur tyrannie.

Madame de Nelfort, toujours empressée d’interrom-