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Page:Nichault - Leonie de Montbreuse.djvu/26

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c’est qu’elle sait bien lire, écrire, dessiner, et qu’elle pleure toujours.

— Je veux la consoler, bon Étienne, et lui rendre, s’il se peut, le bonheur que lui destinait ma mère. Je demanderai à mon père la permission de la placer auprès de moi.

— Mademoiselle sait bien que cela n’est pas possible, M. le comte n’a-t-il pas fait défendre à Suzette de jamais paraître devant lui, non pas qu’elle lui déplaise, bien au contraire, il lui envoie toujours de beaux cadeaux au jour de l’an : mais il n’aime pas à voir les personnes qui étaient particulièrement attachées à madame, pas plus que les endroits qu’elle habitait. Il a vendu l’ancien hôtel qu’elle occupait, et je crois que c’est bien la même raison qui l’a empêché de venir, depuis sa mort, au château de Montbreuse. Il est bien naturel qu’il la regrette ; si bonne, si généreuse, mourir aussi jeune, et peut-être bien parce qu’elle n’était pas aussi heureuse qu’elle méritait de l’être.

Cette dernière phrase me troubla si visiblement que le brave Étienne me demanda pardon d’avoir osé me