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Page:Nichault - Leonie de Montbreuse.djvu/265

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elle aurait pu t’épargner, et tu vivras par pitié pour elle.

— Non, vous ne serez pas aussi malheureux, interrompis-je, tant que je pourrai d’un mot vous rendre la tranquillité ; il est vrai que mon bonheur est à jamais détruit, mais je me consacre au vôtre. Alfred sera mon époux.

L’excès de l’émotion que j’éprouvais depuis le commencement de cette scène douloureuse, et l’effort que je fis sur moi-même en prononçant ces derniers mots, m’ôtèrent l’usage de mes sens ; je tombai dans les bras de ma tante.

Au même moment la porte s’ouvrit et l’on vit paraître Edmond soutenu par M. de Montbreuse. J’ai su depuis, que, dans son premier mouvement, mon père était venu m’arracher des bras de sa sœur en disant d’une voix étouffée :

— Ils la feront mourir.

Alfred voulut sortir pour aller chercher des sels, mon père l’en empêcha, me remit sur un fauteuil, et fit signe à Edmond qui était près de lui de me soute-