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Page:Nichault - Leonie de Montbreuse.djvu/290

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En me retournant, je vis dessus le prie-Dieu de ma mère un écrin et un portefeuille. Sur le premier, il y avait écrit : à ma fille ; et sur l’autre, à ma filleule. L’écrin contenait les bijoux de ma mère, et le portefeuille renfermait une riche dot pour Suzette que sa marraine destinait à épouser un jeune fermier des environs.

Suzette voulut en témoigner sa reconnaissance à M. de Montbreuse qui s’avançait alors vers nous, mais il l’arrêta et lui dit en montrant sainte Sophie :

— C’est elle seule qu’il faut remercier, je ne fais qu’obéir.

En finissant ces mots, il vint à moi, me serra sur son cœur, et m’entraînant loin de l’autel :

— Sortons de ce triste lieu, me dit-il, il retentit encore de sa dernière prière, et ta pâleur et tes larmes prouvent trop qu’elle n’est point exaucée.

— Mon père, ne vous reprochez rien, interrompis-je, je ne serai pas malheureuse.

Ces dernières paroles furent entendues d’Edmond que nous retrouvâmes assis dans le salon qui précé-