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Page:Nichault - Leonie de Montbreuse.djvu/295

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trainte que m’imposait la présence de mon père.

À force de réfléchir sur l’avenir qui m’attendait, je tombai dans cette espèce de stupeur qui succède à une méditation fatigante, et qu’on pourrait appeler le sommeil de l’âme, souvent troublé par de tristes songes.

Un bruit soudain me tira de cette rêverie ; ces mots, Que la volonté de ta mère soit faite, frappèrent mes oreilles. Une autre voix qui retentit encore à mon cœur s’écria : Léonie !… et, dans le même instant, je vis Edmond à mes pieds, et je me sentis serrer dans les bras de mon père.

Cette heureuse surprise pensa me coûter la vie, mais je ne fus pas longtemps privée de la faculté d’apprécier mon bonheur après en avoir tant pleuré le sacrifice.

— Tiens, lis cette lettre me dit mon père, et sois fière d’inspirer de tels sentiments.


ALFRED AU COMTE DE MONTBREUSE.
« Mon cher oncle,

» J’ai causé depuis un an tous les chagrins de votre famille, permettez-moi de les réparer en cédant la main