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Page:Nichault - Leonie de Montbreuse.djvu/298

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l’amour de Léonie ! ah ! mon cher Edmond, ne me jugez pas si mal.

— Dans tout ceci, dit mon père, il n’y a vraiment que moi de coupable, et je m’accuse d’avoir conspiré de toute ma puissance pour notre félicité commune ; il est vrai que j’avais pour complices l’infidélité d’un étourdi, la constance d’un amant passionné, une imagination de seize ans, et le temps.

— Quoi ! mon père, dis-je en souriant, vous aviez formé le projet ?…

— Oui, reprit-il, j’ai conçu le projet téméraire d’unir un jour ma fille au fils de mon ami, malgré le refus positif que mademoiselle de Montbreuse avait fait au roi d’épouser M. de Clarencey ; mais je vous proteste, ajouta-t-il en regardant Edmond, que cette résolution fut un secret pour tout le monde, et le serait encore, si vous ne m’aviez tous deux aussi bien deviné.

Ma tante voulut savoir ce qui avait décidé son fils à courir sur les traces d’Edmond, et c’est alors que j’appris qu’un des gens de M. de Montbreuse ayant averti la femme de chambre de la baronne de Ravenay de