Aller au contenu

Page:Nichault - Leonie de Montbreuse.djvu/95

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ne nous privez pas plus longtemps du plaisir d’admirer un jeune homme aussi accompli.

« Je cherche depuis des siècles un modèle pour me perfectionner, et je suis enchanté de le rencontrer ici ; j’ai eu toute ma vie un peu d’éloignement pour la société des gens parfaits, mais je vois bien qu’aujourd’hui il faut m’y résigner, et je puis vous assurer que mon amour-propre en prendra son parti de bonne grâce.

— C’est plus que je n’attendais de vous, répondit M. de Montbreuse un peu piqué du ton léger d’Alfred.

Cette réponse jeta beaucoup de froid dans la conversation, et chacun se sépara sous différents prétextes.

En sortant du salon, je rencontrai Suzette qui venait me remettre la liste des pauvres gens du village qui s’adressaient à moi pour réclamer la générosité de mon père. Après avoir dit à Suzette que j’irais moi-même le lendemain avec elle distribuer les secours dont ces braves gens avaient besoin, je l’emmenai dans le parc ; en nous promenant, il me vint à l’idée