Aller au contenu

Page:Nichault - Leonie de Montbreuse.djvu/99

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de faire de la musique ; je refusai en prétextant un violent mal de tête. Alfred vint aussitôt me demander s’il était vrai que je fusse souffrante. Je lui répondis que non ; mais que ce Monsieur ne me paraissait pas tellement amusant que l’on fût tenu de l’amuser par réciprocité.

Alfred fut charmé de cette maussaderie ; il aimait à retrouver ses défauts chez les autres, et se gardait bien de les blâmer, justice assez rare dans le monde.

La soirée se passa tristement. Mon père paraissait moins mécontent de son neveu ; il lui savait gré de ses politesses pour M. de Clarencey ; mais il était blessé de mon silence et de l’air ennuyé que j’affectais.

M. de Clarencey se retira de bonne heure. Mon père voulut le reconduire une partie du chemin ; Alfred se proposa pour les accompagner. On le refusa parce que le temps était humide et qu’il devait éviter tout ce qui pouvait lui rendre la fièvre jusqu’à son parfait rétablissement.

Après leur départ, chacun donna son avis sur le protégé de M. de Montbreuse. Ma tante lui trouvait une