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Page:Nicolaï - La mort fait le trottoir, 1948.djvu/205

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LA MORT FAIT LE TROTTOIR

— Asseyez-vous donc un peu. Nous avons à causer.

— Vous croyez ?

— J’en suis sûr.

— Je ne vois pas. Enfin…

M. Noiret tourna la clef dans la serrure, la mit dans sa poche.

— Vous, ma petite, vous cherchez à retrouver Pierre Jaumes, commença-t-il.

— Qu’est-ce que vous voulez que me fasse Pierre Jaumes ?

— Je ne le sais pas encore. Mais vous allez me le dire.

— Mais qui êtes-vous pour me parler ainsi ?

— Et vous, qui êtes-vous ? Votre histoire de sténo-dactylographe qui vient chercher du travail à Paris, que vous avez raconté au patron, cela ne tient pas debout. Une petite fille qui sort de sa cambrousse ne vient pas se loger dans un hôtel comme celui-ci. Il y a des hôtels autour des gares. Et dites-moi, votre « Mondial », c’est pour lire dans le train que vous l’avez acheté ?

— Naturellement.

— Comme c’est curieux ! Il n’était que ce matin en vente à Paris. Il n’avait pas encore gagné la province.

Devant le silence embarrassé de Marion, le petit homme triompha.

— Coincée, hein ! coincée. Allons, avouez donc, vous cherchez Pierre Jaumes ?