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Page:Nicolaï - La mort fait le trottoir, 1948.djvu/79

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LA MORT FAIT LE TROTTOIR

— Je suis persuadé que, même si celui-ci est faux, il confirmera votre alibi. Les amis sont faits pour cela, n’est-ce pas, Savelli ? Mais enfin, cela fait toujours plaisir de retrouver de vieilles connaissances, dites-moi quel est son nom et son adresse. Je lui rendrai une petite visite.

— C’est Freddy, le barman du Pélican, rue Vavin. Il loge au-dessus.

— C’est parfait, Savelli. Vous m’excuserez de vous avoir retenu un moment. Je sais que vos affaires vous réclament.

Tonio, sensible à l’ironie contenue dans ces paroles, grommela entre ses dents et sortit. On l’entendit grimper l’escalier rapidement.

M. Aubron s’approcha alors de Neyrac qui s’était levé.

— Je vous demande pardon, monsieur l’inspecteur principal, bégaya-t-il. Si j’ose comprendre, cet individu aurait pu être… l’amant de ma fille.

— Si j’en avais la certitude, cher monsieur, fit Neyrac, ou même un soupçon un peu fort, croyez bien que le sieur Tonio Savelli ne serait pas en ce moment dans la chambre de sa femme.

— Alors, vous croyez…

— Je ne crois rien, absolument rien…

Le père de Ruby ôta son lorgnon, s’essuya les yeux.

— Mon Dieu, mon Dieu… quelle histoire. Et vous ne pouvez pas empêcher que ce soit dans les journaux ?