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Page:Nicolle - Naissance, vie et mort des maladies infectieuses, 1930.djvu/134

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Que les phénomènes se passent pour plusieurs générations de la même manière, voici une première chaîne établie. Elle est courte, elle est fragile. La presque totalité de telles chaînes se rompt. Il suffit que, de temps en temps, au cours des siècles, par suite des facilités de contact entre êtres de la même espèce, la chaîne s’allonge, qu’elle se perpétue pour qu’une maladie soit créée.

Il n’est point douteux que les choses se soient passées ainsi. Cette adaptation difficile, lente, progressive, longtemps, très longtemps fragile, explique à la fois l’origine des maladies infectieuses et leur nombre limité. On ne conçoit pas que la nature qui n’agit point suivant un plan préconçu puisse souvent réussir une œuvre, subordonnée à tel point à la répétition des mêmes circonstances.

La maladie infectieuse n’est donc qu’une adaptation, réalisée par merveille, de quelques échantillons du peuple immense des infiniment petits inoffensifs à l’organisme d’êtres supérieurs. Elle est la conséquence de cet effort permanent, protéiforme que tout être soutient pour assurer sa perpétuité. C’est un des actes multiples de la conservation de la vie.

L’adaptation d’un microbe à une espèce animale porte le nom de virulence. Rignano ne manque-