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Page:Nicolle - Naissance, vie et mort des maladies infectieuses, 1930.djvu/138

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à son hôte vertébré qu’il se transmette ensuite directement dans l’espèce sensible, sans l’intermédiaire de son vecteur normal. C’est ainsi que le flagellé de la maladie du sommeil (Trypanosoma gambiense) que transmet communément à l’homme une mouche tsétsé (Glossina palpalis) passe parfois directement d’un sexe à l’autre dans notre espèce par les muqueuses génitales. Cette constatation éclaire d’un jour très probable les origines de la syphilis. Le tréponème de cette maladie est voisin des spirochètes récurrents. Ceux-ci sont tous convoyés par des invertébrés. L’agent de la syphilis a, sans doute, été transmis primitivement à l’homme par un invertébré piqueur (arachnide ou insecte) ; adapté de mieux en mieux à notre espèce, il a commencé de réaliser au bout d’un certain temps des passages de muqueuse à muqueuse, pour, en fin de compte, ne plus se transmettre que de cette façon. Peut-être la première phase, celle de l’invertébré transmetteur, a-t-elle été remarquablement brève. Peut-être découvrira-t-on un jour, en Amérique, un invertébré susceptible de transmettre le tréponème de la syphilis et qui pourrait être considéré, de ce fait, comme son vecteur primitif.

Il est sage de nous arrêter dans cette voie. Nous