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Page:Nicolle - Naissance, vie et mort des maladies infectieuses, 1930.djvu/143

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modalité nouvelle de la virulence. Le premier de ces accidents est lié à la découverte de la vaccine. Il emprunte, par là même, une certaine obscurité au recul du temps et à l’incertitude des conditions exactes de la découverte.

Il semble bien que Jenner ait isolé la souche primitive de la vaccine d’une maladie du cheval, le horse pox. Passé, depuis lors, régulièrement de génisse à génisse, le virus de Jenner constitue le vaccin qui protège l’homme contre la variole. Nul ne saurait dire d’où venait, avant le cheval, le produit qui a fait depuis une si belle et si utile carrière. Ce qu’on sait, c’est que, depuis Jenner, jamais on n’a retrouvé de horse pox ou de cow pox (vaccines naturelles du cheval et de la vache), au moins de façon certaine. Le virus vaccinal est si répandu par le monde, du fait de son emploi journalier, que l’on peut attribuer tous les cas, considérés comme spontanés dans les espèces chevaline et bovine, à une contamination de l’animal par la vaccine de l’homme.

Or, Chaumier semble bien avoir réalisé, en dehors de toute contamination vaccinale, l’inoculation de la variole à l’âne. Par passages ultérieurs à la génisse, il a obtenu une vaccine, identique, dans son action préventive, aux autres vaccines qui pro-