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Page:Nicolle - Naissance, vie et mort des maladies infectieuses, 1930.djvu/184

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Les expériences de Pasteur montrent donc qu’un microbe pathogène peut perdre progressivement sa virulence. La méthode employée pour obtenir ce résultat est purement artificielle. Il est évident que jamais de telles conditions ne peuvent se trouver réalisées dans la nature et que, si pareil accident arrivait par impossible à un échantillon de virus charbonneux, il n’arriverait pas en même temps à tous les bacilles charbonneux du monde. Ce n’est donc pas de l’atténuation progressive et de son dernier terme, la perte de la virulence des microbes que nous pouvons attendre la disparition des maladies.

Cet argument nous dispense d’insister sur les autres méthodes expérimentales d’atténuation ou de suppression de la virulence. Elles sont nombreuses. Où Pasteur, dans ses recherches, faisait usage de la chaleur, on a pu employer, avec des résultats analogues, l’addition de produits chimiques aux cultures, le passage des virus par d’autres animaux (procédé qui tantôt exalte, tantôt diminue l’activité pathogène vis-à-vis de l’espèce naturellement atteinte). Ces méthodes, excellentes au point de vue pratique pour l’atténuation des microbes et la production de vaccins, ne sauraient donner une explication de la façon